Page:Luchet, etc. - Fontainebleau, 1855.djvu/29

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voyant faire de cette grande arène une galerie de tableaux vivants, de paysages en vrai soleil, supérieurs sans doute à toutes leurs esquisses maigres, retouchées de mémoire à Paris, au coin du feu. Non, mes frères, ce n’était point cet homme, un artiste à sa manière, que vous auriez dû blâmer. J’en sais quelque chose pour ma part ; et Thoré vous l’a dit, et Janin lui-même vous le dira. Souvenez-vous des coupes sombres et de ce qui s’est commis alors, et de ce qui s’est commis plus tard. Ce n’est pas Denecourt qui eût fait abattre des chênes de cinq cents ans, pour les vendre au prix de 18 francs 40 centimes en moyenne. Sacrilège I

Mais on fit mieux encore : on accusa Denecourt d’incendier la forêt de Fontainebleau, un fils de faire mourir sa mère. Parce que, ses découvertes et ses percements y amenant plus de monde, on y fumait conséquemment davantage. Était-ce donc sa faute si partout quand on va, c’est pour y fumer ? Comment sans cela consommerait-on pour cent soixante millions de francs de tabac par an dans notre spirituelle France, si renommée pour son bon goût ?

Ceux qui ne lui reprochaient rien tout haut le reprenaient tout bas de dépenser son temps et son argent à des choses futiles et qui ne le regardaient pas. lis avaient raison, à leur point de vue domestique.