Page:Luchet, etc. - Fontainebleau, 1855.djvu/302

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

flatterie à la cour des Valois, et vous vous seriez trompé.

En lui rien n’annonçait l’insouciance française de mise alors, et dont les jolis vers de Clément Marot sont la reproduction fidèle.

On devinait, en effet, que ce marcheur solitaire n’était pas heureux dans le sens des sybarites du jour.

L’œil cave, les joues d’un visage maigre, frappées de fibrilles jaunâtres, le sourire amer qui voltigeait sur ses lèvres, tout paraissait dire : « Je suis envieux, je suis avare, je suis servile. 1

De temps en temps les sentinelles le saluaient en passant. Parfois aussi quelques bourgeois de la ville, attardés à la corne du bois, le désignaient du doigt en prononçant ces mots : « Voilà le premier stucateur du monde. »

A une portée d’arquebuse du palais, un autre homme, étranger, suivant toute apparence, s’avança tout à coup vers lui, et, après l’avoir salué avec les marques d’un respect affecté :

— Messer Francesco, lui dit-il, pourrais-je avoir l’honneur de vous dire un mot ?

— Oui, répondit assez sèchement le promeneur, mais à condition que je saurai d’abord à qui je parle.

— Mon nom importe peu à la chose, messer.

— Ce n’est pas mon avis, d’autant plus qu’à votre accent j’ai deviné que vous étiez Espagnol.

— Précisément. Mais qu’est-ce que cette circonstance peut faire de bon ou de mauvais ?