Page:Luchet, etc. - Fontainebleau, 1855.djvu/304

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Tenez, saint Pierre descendrait du ciel pour me dire : « Messer, vous allez faire des stucs et des fresques pour l’antichambre du paradis, et l’on vous payera vingt rubis par jour, » oui, il me dirait cela, que je refuserais. Ici l’étranger sourit.

— Messer Francesco, reprit-il, n’allons point chercher midi à quatorze heures. Le saint portier du ciel ne descendra pas sur la terre pour vous commander des stucs et pour vous offrir des rubis ; mais, voyons, en homme terrestre que vous êtes, tàtez-moi un peu ce que voici.

En même temps, il tirait de sa poche et tendait à l’artiste une très-belle bourse en soie, gonflée d’or.

—-11 y a là dedans cinquante onces d’Espagne, poursuivit-il ; ce n’est que la moitié de ce que mon gracieux maître vous offrira si vous consentez à faire le petit travail qu’il sollicite de vous.

Les yeux du promeneur s’étaient allumés comme deux charbons ardents.

— Cinquante, c’est-à-dire cent onces d’Espagne, messer ; la chose en vaut la peine, n’est-ce pas ?

— Oui, c’est un assez joli denier ; mais en échange de quel travail ?

— Ah ! par Mercure, dieu des messagers ! il s’agit de presque rien, de faire le dessin d’une bague propre à orner la main d’un roi ou à briller à la main blanche d’une favorite.