Page:Luchet, etc. - Fontainebleau, 1855.djvu/31

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de ne pouvoir répandre partout les mêmes joies, la même vie. Il faut l’entendre, jardinier du TrèsHaut, parrain de ces arbres, époux ardent de cette nature, vous raconter ses peines en face de fourrés nouveaux, de gorges restées vierges, de sinuosités impraliquées : « Les pierres, vous dit-il, les arbres que j’ai dédaignés prennent aussi une voix pour se plaindre ! Ils m’accusent d’avoir eu de la préférence injuste en trouvant que d’autres étaient plus beaux qu’eux. »

Comme nous l’avons dit, l’administration des forêts s’est enfin inclinée devant tant de zèle. Elle a cessé de nier la valeur d’un homme que personne n’imitera ; elle a franchement reconnu l’utilité d’un travail qui rend sa surveillance plus facile et lui ouvre des contrées inconnues. La passion peut et fait plus que le devoir ; c’est une vérité qu’elle ne conteste plus.

En 1.848. après des événements qui eurent un moment le singulier pouvoir d’arracher le sauvage voyer à ses fouilles infatigables, quelqu’un — c’était moi — proposa de créer pour lui une sorte d’inspection ou de conservation des beautés de la forêt. Cette proposition fut trouvée ridicule alors : on l’appuierait peut-être aujourd’hui, par impossible.

Quant à la ville, je suis obligé de me taire en ce