Page:Luchet, etc. - Fontainebleau, 1855.djvu/369

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Rabelais, qui a éte curé et prosateur, dit qu’un écrivain ressemble au prêtre et qu’il doit toujours prononcer un lte, missa est avant de quitter l’autel. — Un livre, un autel ! voilà encore une comparaison bien belle, quoiqu’elle ne nous vienne pas de la Grèce. — Oui, je rebrousse vers ce point, il fallait un mot d’adieu à ce sympathique lecteur qui a feuilleté l’une après l’autre ces quatre cents pages, tout en se promenant sur les sentiers de mousse, à travers les grands arbres. Ce mot d’adieu, il devait naturellement être dit par l’homme excellent pour lequel l’œuvre a été entreprise ; c’est à son nom que quarante plumes sont spontanément sorties du fourreau ; c’est pour constater son union intime avec Fontainebleau et la forêt que ces écrivains, illustres pour la plupart, n’ont pas craint d’interrompre un jour, celui-là son drame inachevé, cet autre son histoire ébauchée, un troisième sa strophe brillante, cet autre son roman commencé, tous la réalisation de leur rêve et l’enfantement de leur pensée.

A ce spectacle, M. Denecourt a quitté sa vie de Sylvain ; il est venu à la ville ; il a essayé de prendre une plume et de la faire courir sur le papier ; mais, s’i faut l’avouer, il n’allait pas de bon cœur à cette besogne. Ce n’est pas qu’il ne soit habile à écrire. Il a publié deux volumes fort remarquables sur sa forêt bicn-aimée ; il aurait pu dire son mot, comme nous tous ; mais l’air de Paris lui faisait mal, le printemps le poussait ; il accourait, il nous disait, avec l’accent de