Page:Luchet, etc. - Fontainebleau, 1855.djvu/40

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L’air même est imprégné d’un fluide émouvant.
Ces mornes désespoirs de rochers sont horribles…
Dans leur sombre passé que d’histoires terribles !..
Depuis combien de temps ces géants enclavés
Implorent-ils le ciel avec leurs bras levés ?…

Puis des génevriers, dont la séve et la force
De végétation ont fait craquer l’écorce,
Heureux, dans le plein air étalant leur santé,
Excitent l’appétit d’air et de liberté !

D’un jet s’élance au ciel le plus altier des chênes !
Pas un arbre ne croît sous ses branches hautaines ;
Les chênes d’alentour ne viennent pas mêler
Leurs feuillages au sien, et, pour les refouler,
Il étend ses rameaux, tant qu’il peut, dans l’espace
Il ne s’incline pas quand la tempête passe !…
L’ouragan déchaîné tournoie en mugissant
Dans sa ramure ; et lui, superbe, grandissant,
Dans le feu des éclairs, et portant haut la tête,
Entre ses bras craquants étouffe la tempête !…

Sur un sol hérissé de quartz, de rocs à pics,
Se chauffent au soleil des lézards, des aspics,