Page:Luchet, etc. - Fontainebleau, 1855.djvu/41

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Auprès de flaques d’eaux dormantes. — On frissonne,
Et le froid du serpent court dans votre personne,
Avant qu’on ait ouï le frôlement léger
D’un reptile, fuyant lui-même le danger.

Puis des embrassements, des fureurs, des batailles
De branchages, de troncs, de feuilles, de broussailles !…
L’aubépin laisse choir ses rameaux lourds de fleurs ;
L’or clair des genêts luit dans les sombres couleurs.
Escaladant les rocs, des landes de bruyères
Envahissent le sol et poussent dans les pierres !…
— Sur tous les horizons ; des feuillages massés
Sont d’ombre et de lumière à la fois nuancés…

Quelle nuit calme et fraîche il fait sous ces ombrages !..
Puis, le jour resplendit dans de verts pâturages
Où paissent des moutons, des vaches et des bœufs.
Le chien, assis, l’oreille au guet, veille sur eux ;
Il ne quitte de l’œil pas une de ses bêtes !…
Le vieux pâtre s’endort au son de leurs sonnettes…
Le soleil est partout ! Dans ses rayons brûlants
Bourdonnent des milliers d’insectes scintillants.

L’haleine du printemps vous jette, par bouffées.