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Page:Luchet - Le Vicomte de Barjac, Tome II.djvu/103

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la gaîté, le trésor des ames pures, se changea dans une douce mélancolie. La personne avec qui elle aimoit le mieux être étoit le Vicomte ; mais elle aimoit mieux encore être seule ; elle ne tarda pas à lui confier son nouvel état. Imaginez-vous, mon tendre ami, lui disoit-elle, ayant les yeux humides de larmes ; imaginez-vous qu’il est un homme à l’aspect duquel mes genoux chancellent, ma voix s’étouffe, mon front rougit, mes discours s’embarrassent, mon cœur bat. Si je ne le vois pas, mon ame est consumée de tristesse ; si je le vois, la crainte de le perdre m’empêche de jouir du moment où je le possède. S’il parle, le son