Aller au contenu

Page:Luchet - Le Vicomte de Barjac, Tome II.djvu/110

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

De tous les tourmens de l’ame, en est-il qu’on puisse comparer au malheur de sentir ce qu’on n’inspire pas ! Tour-à-tour jaloux sans sujet, injuste sans prétexte, ingrat puisqu’on compte pour rien tout ce qui n’est pas ce sentiment ; tyran dès qu’on exige ce qui n’est pas au pouvoir de celle qu’on aime, vindicatif, dur, inégal, on a tous les défauts parce qu’on ressent tous les malheurs ; & l’on est d’autant plus à plaindre, que la raison échoue contre ce funeste sentiment qui absorbe les facultés de l’ame, & n’y laisse pénétrer ni le jour de l’équité, ni la voix insinuante de la persuasion, ni les conseils de vos propres intérêts,