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Tunis

que formaient les vingt-cinq robes de son serment. Un homme et une femme le précédaient à chacune de ces sorties, marchant à reculons tout en balançant devant lui des encensoirs.

… L’un tout nu, l’autre trop vêtu, comment a fini cette paire extravagante, c’est ce que je n’ai jamais su.

Et nous voici dans les harems.

Pour commencer, entendons-nous une fois pour toutes au sujet de ce harem sur lequel, depuis tant de lustres, s’hypnotisent les Occidentaux.

Le harem n’est ni un décor d’opérette ni le mystérieux royaume de toutes les voluptés. Harîm, en arabe, veut dire ce qui est sacré. Traduisons : l’élément féminin d’une maison. Car le respect du musulman pour la femme est incommensurable.

Par ailleurs les lois coraniques ont prévu, pour sa protection, certaines choses que nous serions bien heureuses de voir édicter chez nous.

C’est ainsi qu’en Islam, la dot, contrairement à nos mœurs, est fournie non par la femme, mais par le mari. Nous le connaissons, ce petit sourire dont s’accompagne le vieux cliché « chez les Arabes le mari achète sa femme ». Ceci veut donc dire que, chez les Roumis, c’est la femme qui achète son mari. Quel est le mieux ?

Cette dot, de plus, reste acquise, même après divorce, à la famille de l’épousée, laquelle, tant qu’elle n’est pas remariée, touche également, et de droit, une pension alimentaire.

Aucune complication pour l’obtenir, ce divorce. Il suffit, devant le cadi, de prononcer la formule : « je te divorce par les trois fois » et c’est tout. S’il y a des enfants, le père, alors, prend les garçons et la mère les filles, solution fort logique puisque chacun conserve ce qui est à sa ressemblance.