Mais à présent ils étaient à moi.
Non ; le temps de ta jouissance est passé.
9.
Écoute, Clotho, une chose que je veux le dire à toi seule, sans que personne l'entende.
Éloignez-vous donc un peu.
Si tu veux me laisser échapper de te promets mille talents d'or monnayé (08) ; tu les auras dès aujourd'hui.
Ainsi tu songes encore, pauvre fou, à l'or et aux talents ?
J'y ajouterai, si tu veux, deux cratères que j'ai pris à Cléocrite, après l'avoir tué : ils enlèvent chacun un poids de cent talents d'or raffiné (09).
Enlevez-le lui-même ! car il ne parait pas disposé à s'embarquer de bon gré.
Je vous en conjure, la muraille n'est pas finie ; l'arsenal est inachevé : il ne me fallait pour les terminer que vivre encore cinq jours.
Ne t'inquiète pas : un autre finira la muraille.
Mais au moins ce que je vais te demander est tout à fait raisonnable.
Qu'est-ce donc ?
Laisse-moi vivre jusqu'à ce que j'aie soumis les Pisides, imposé un tribut aux Lydiens, et élevé à ma gloire un monument superbe, où j'inscrirai toutes les actions d'éclat tous les exploits de mon règne.
Quel homme ! Ce n'est plus un jour que tu demandes c'est une affaire de plus de vingt ans ! 10.
Je suis prêt à vous donner caution d'un prompt retour : si vous voulez, je vous livrerai pour otage mon héritier présomptif, mon fils unique.
Eh quoi, scélérat ! celui même que tu as si souvent souhaité de laisser vivant sur cette terre ?
Je le souhaitais autrefois : aujourd'hui je vois mieux mon intérêt.
Il viendra bientôt ici, massacré par le nouveau roi.
11.
Au moins, Parque, ne me refuse pas une chose.
Laquelle ?
Je veux savoir ce qui doit arriver après ma mort.
Écoute et que cette révélation accroisse t