parmi les astres, et l’oracle d’Apollon, établi à Didyme[1], n’est, à mon avis, ainsi nommé que par allusion aux Gémeaux du ciel.
24. La divination était si sacrée aux yeux des anciens, qu’Ulysse, fatigué de ses courses errantes, mais voulant connaître au vrai ce que lui réservaient les destins, descendit aux enfers, non
Pour y voir et les morts et le sombre royaume[2],
mais dans le désir de consulter Tirésias. Parvenu à l’endroit désigné par Circé, il y creuse une fosse et égorge des brebis :
plusieurs ombres, parmi lesquelles se trouve sa mère, se présentent pour boire le sang, mais il ne le permet à aucune, pas même à sa mère avant que Tirésias y ait goûté et qu’il l’ait contraint à lui révéler l’avenir. Il eut le courage de voir sa mère souffrir de la soif.
25. C’est sur le modèle des lois célestes que Lycurgue composa celles qu’il a données aux Lacédémoniens : ainsi chez eux c’est une loi de ne jamais se mettre en campagne avant la pleine lune. Le législateur a pensé que cet astre n’avait pas la même influence à son croissant et à son décours, mais que tous les événements lui étaient soumis.
26. Les Arcadiens sont les seuls qui se soient refusés à cette doctrine et qui ne fassent aucun cas de l’astrologie : ils sont du reste si fous et si ignorants, qu’ils se disent plus anciens que la lune.
27. Ainsi nos ancêtres étaient fortement attachés à la divination. Mais à notre époque, les uns disent qu’il est impossible d’assigner un but certain à cette science, qu’elle ne mérite point notre confiance et ne dit jamais la vérité, que ni Mars ni Jupiter ne se meuvent pour nous dans les cieux, qu’ils se soucient fort peu des affaires humaines, qu’ils n’ont aucun rapport avec elles, qu’enfin ils roulent dans leur orbite, emportés par la fatalité.
28. D’autres, sans taxer l’astrologie d’imposture, prétendent qu’elle est inutile, attendu que la divination ne saurait changer la décision des Parques.
29. Voici ce que je réponds aux uns et aux autres : les astres suivent leur orbite dans le ciel, mais, indépendamment de leur mouvement, ils agissent sur ce qui se passe ici-bas. Voudriez-vous qu’un cheval au galop, que des oiseaux et des hommes en