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LE MAL DES ARDENTS

des succès mondains. Quand elle eut tout à l’heure, avec quelle grâce infinie, vous le savez, chanté ces vieilles romances du temps de Mac Grégor, elle paraissait réellement, sincèrement offusquée du succès qu’elle a eu.

— Voulez-vous, proposa Marc, que nous allions la féliciter ?

Olivier fit un clin d’œil à Noë qui sourit. Ils suivirent Marc. Ils trouvèrent Madame Rabevel auprès de Balbine.

— Madame, dit Marc, nous serions désireux d’être présentés à l’admirable artiste que nous venons d’entendre.

— Je ferai mieux que cela, répondit-elle avec gentillesse, je demanderai à sa mère de vous présenter elle-même. Et se tournant vers Balbine ;

— Voici, lui dit-elle, des amis de mon mari : Monsieur Noë Rabevel, l’oncle de mon mari, et son fils Marc, nouvel élève de l’École Centrale.

Comme elle allait présenter Olivier, Balbine posant un long regard sur les beaux yeux clairs, dit :

— Je le connais déjà. Quand j’ai eu le plaisir de le voir pour la première fois c’était, je me le rappelle, avec mon mari. C’était un enfant à cette époque. Il n’était pas encore célèbre. Nous ne savions pas qu’il se préparait à jeter aux vents de la passion et de l’aventure la jeunesse de tout un lycée !

Olivier rougit. Il évoqua, lui aussi, leurs rencontres et, brusquement, lui revinrent les imaginations où cette