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Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome III (1923, NRF).djvu/183

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CHAPITRE TROISIÈME

Rabevel avait eu, avant de tomber, le temps de penser : « C’est tout de même un homme ce violoniste », puis il avait perdu connaissance et n’était revenu à lui que quelques heures après dans la clinique d’un chirurgien bordelais où on l’avait transporté aussitôt. Il se sentait très faible, poissé de sang, environné d’une horrible odeur et secoué de nausées : « le chloroforme », se dit-il. Balbine penchée à son chevet mit le doigt sur ses lèvres pour lui signifier le silence. Il fit un geste d’impatience et d’interrogation. Alors sa maîtresse consentit à lui raconter ce qui s’était passé : le meurtrier, Vassal, arrêté aussitôt ; lui, emmené, vomissant le sang sur la table d’opération ; on avait dû lui ouvrir le flanc, lui scier trois côtes pour retirer les deux balles toutes deux parvenues au cœur. Le chirurgien répondait de lui s’il savait rester prudent ; mais pas d’émotions, ni de secousses…

Le lendemain arrivait Madame Mulot. La vieille hétaïre