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LA FIN DE RABEVEL

— Et vous avez bien fait ! Mais, sapristi, je n’aurai jamais cru voir un Parisien debout à six heures. Et il a bien fallu partir à quatre heures, hein ! pour être de retour à six !

— Oui, quatre heures et demie.

— Le lit n’était donc pas bon ? Un peu d’énervement peut-être ?…

— Oui, oui. Je monte chercher un mouchoir. En attendant, tu vas t’asseoir, Abraham, je redescends tout de suite ou, si tu venais voir ma chambre ?

Ils montèrent, il entra chez Angèle : « Le Père Blinkine est là, dit-il, il veut te voir. Habille toi tout de suite et rondement. » Il la prit, la mit debout. Elle se laissait faire comme une somnambule. Il dut lui passer sa chemise, ses bas, un jupon, un peignoir. Il l’emmena dans sa chambre ; elle vit le moine, baissa la tête ; enfin, elle se jeta à ses pieds en pleurant. Bernard poussa un soupir de soulagement et redescendit :

— Angèle a trouvé le Père dans le couloir et elle en profite pour se confesser, on me congédie.

— Se confesser ? dit Mauléon. Et en quel honneur ?

— Tu ne sais donc pas, fit la Tante Rose, que c’est dimanche la fête de la Sainte Vierge. Mécréant, va !

— Ah ! bon, ne te fâche pas.

Le facteur entrait, porteur d’un télégramme pour Angèle.

— Je devine ce que c’est, dit Mauléon.