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LE MAL DES ARDENTS

— Mais non, mon vieux, je te dis que c’est la plus jolie femme de Paris.

— Ah ! elle joue là dedans cette jolie femme ?

— Non ; elle se contente d’être la maîtresse du commanditaire du théâtre.

— Ah ! fort bien. Quelles mœurs étranges.

— Alors, tu ne viens pas ?

— Non, je vais me coucher.

— Tant pis pour toi, tu ne verras pas la Farnésina.

— Tu dis ?

— Oui, la Farnésina, la plus belle femme de Paris.

— La maîtresse du commanditaire ? Comment s’appelle-t-il ce commanditaire ? s’écria Bernard.

— Je ne sais plus, il a un nom d’oiseau ; ou de poisson naturellement.

— Mulot ?

— Tout juste, Mulot. Il ne sera pas là d’ailleurs, sans quoi elle n’aurait pas pu venir. Il paraît que c’est un tigre.

— Je viens, mon vieux, je viens. Et je lui ferai la cour à la Farnésina. Tu me présenteras comme le conte de « Pézenas et aultres lieux ». Prends un cigare, mon vieux, et passe dans ma chambre avec moi. Florent, chemise blanche, chaussettes soie, souliers vernis, gibus, habit, au trot, petit Florent. Et pendant que je m’habille allez me dégoter un gardénia. Un peu de gaieté, bon Dieu ! on va cocufier Mulot.

— Tu le connais donc ?