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LE FINANCIER RABEVEL

dans un tiroir et, jetant les yeux sur son camarade, sifflota admirativement.

— Que vois-je sous ce manteau ? Un bel habit tout neuf et à sept heures du soir ! Tu dînes chez un satrape ?

— Non, à mon restaurant habituel. Mais je vais ensuite au spectacle et à un souper de centième présidé par la plus jolie femme de Paris. Veux-tu venir ? J’ai le droit d’emmener un ami, l’auteur est un copain.

— Non, mon vieux, J’ai sommeil, je vais me reposer.

— Tu as tort, tu as tort.

— Non, je vais me reposer. En attendant, dîne donc avec moi ; Florent va nous faire griller une entrecôte et tu ne risqueras pas de poisser ton habit dans un restaurant. D’ailleurs, nous pourrons parler de notre société. Veux-tu ?

— Ma foi, oui, avec plaisir.

Ils bavardèrent un peu, puis, reprenant l’un après l’autre tous les articles du projet, ils les discutèrent et mirent au point une rédaction nouvelle tout en dînant. Quand ils eurent achevé, Ramon insista de nouveau pour emmener son ami.

— Tu verras ce souper, ce sera sûrement très amusant. Bardy, l’auteur de cette comédie, Le Coup de Foudre, dont on fête la centième est très spirituel ; et Rollinette, la vedette, est aussi fort drôle. Viens donc.

— Non, j’aime mieux aller au lit. C’est cette Rollinette qui préside, bien entendu ?