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LE FINANCIER RABEVEL

— Et maintenant, au travail !

Puis il se dirigea vers la porte :

— Où vas-tu donc ? demanda Mulot qu’abasourdissait cette attitude singulière.

— Où il me plaît, répondit-il en serrant les dents.

— Mais enfin, qu’est-ce que tu as ? Causons. Si ce que je t’ai offert ne te convient pas, dis-moi au moins ce que tu en penses ?

— Je pense, répondit-il d’une voix sourde, que je ne sais pas ce qui me retient de vous flanquer ma main sur la figure.

Il sortit aussitôt. « La plus belle déception de ma vie, se disait-il. Et Angèle qui m’envoyait embrasser le papa. Joli, le papa ! Je lui apprendrai qui je suis à celui-là aussi. Allons voir d’abord notre sympathique Fougnasse

Celui-ci l’attendait assez agité dans le vestibule de son bureau. Bernard lui jeta un regard noir qui l’effraya. Il le fit asseoir en face de lui et, sans un mot, comme si le visiteur n’existait pas, ouvrit son courrier, inscrivit ses mentions de classement, ignora tout du pauvre bougre qui s’agitait sur sa chaise timidement se demandant ce que lui voulait ce jeune homme dont il avait peur maintenant.

— Monsieur Fougnasse, finit par dire Bernard, j’ai toujours dans mon coffre-fort certain papier que vous avez bien voulu signer et que vous n’êtes pas sans vous rappeler.