Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome II (1923, NRF).djvu/200

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
200
LE MAL DES ARDENTS

pleut. Ne vous faites pas de tracas pour eux. Vous n’avez rien perdu ? eh bien ! alors, laissez tout cela.

— Vous avez raison, dit Mauléon. Laissons tout cela.

Mais malicieusement, Bernard ajoutait :

— À moins que vous n’ayez conscience de n’avoir encore examiné que trop superficiellement l’affaire et que vous ne vous rendiez compte de la possibilité de trouver quelque moyen en approfondissant votre idée. Car, évidemment, une telle combinaison est extrêmement belle ; on en voit peu dans les grandes affaires qui soient comparables à celle-là comme rendement.

— Je le pense aussi.

— Oui. Réflexion faite, cela vaut la peine que vous étudiez un peu ça.

— Mais vous-même qui avez l’habitude de ces choses, vous ne pouvez pas me donner un conseil ?

— « Enfin, se dit le jeune homme, il y est arrivé tout de même. » Il répondit : Un conseil, un conseil, quel conseil voulez-vous que je vous donne ? Je vous indique la combinaison et encore gratuitement, souligna-t-il, mais je ne réfléchis pas pour les affaires des autres ; j’en ai bien assez de réfléchir pour les miennes. Enfin, écoutez, j’y penserai, je verrai, si par hasard une idée me venait, je vous la communiquerais.

Mauléon le remerciait avec chaleur ; ils rentrèrent et ne parlèrent plus de la question ce soir-là. Après le dîner ils restèrent tous les quatre à bavarder. Minuit arriva sans