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Page:Lucien Fabre - Rabevel ou le mal des ardents Tome I (1923, NRF).djvu/175

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LA JEUNESSE DE RABEVEL

— Ben oui ; depuis le mois dernier qu’un naturel il est venu rouspéter que la cantine était sur son terrain, l’a fallu la transporter à un kilomètre d’ici sur un terrain communal et encore ce n’est pas sûr que la commune acceptera de louer.

— Ça suffit. Tu vas aller voir ton ingénieur, Pépériot. Tu t’arrangeras avec lui et tu prendras vis-à-vis de lui des engagements fermes de production. Si le tonnage auquel tu t’engages suivant les conditions d’exploitation et le nombre d’ouvriers que vous fixerez ensemble me convient, je te garde ; sinon, fais ta malle. En attendant, envoie-moi le chef comptable.

Pépériot se retira très impressionné. Le chef comptable fut bientôt là. C’était un homme très jeune, de petite taille, brun de poil, l’air intelligent, calme et ferme. Il plut beaucoup à Rabevel.

— Vous vous nommez Mr. Georges ; fils naturel, peut-être ?

— Oui, monsieur.

— Où avez-vous appris la comptabilité ?

— À l’orphelinat des Frères à Issoire où j’ai été recueilli.

Bernard, pour la première fois depuis son arrivée, ébaucha un sourire de contentement, mais il se retint.

— Vous savez que vous avez pour patrons un juif et un mécréant, dit-il ; je pense que vous ne vous occupez pas de prosélytisme ni de politique ?

— Monsieur, je suis pratiquant et fermement attaché à