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et le flambeau ne brille pas. Lorsque, après maintes années, sa lumière tardive apparaît sur les flots, l’esclave est courbé sous le poids du temps ; il ne lui reste plus qu’à recueillir des malheurs, et le chœur lui dit « qu’un vieillard est une ombre errante à la clarté du jour. » Οναρ ἡμεροφοντον ἀλοίνει.

(Ibid., p. 219 et suiv.)


III

MANUSCRIT DE LUCILE


Dans les premiers enchantements de l’inspiration, j’invitai Lucile à m’imiter. Nous passions des jours à nous consulter mutuellement, à nous communiquer ce que nous avions fait, ce que nous comptions faire. Nous entreprenions des ouvrages en commun ; guidés par notre instinct, nous traduisîmes les plus beaux et les plus tristes passages de Job et de Lucrèce sur la vie : le Tædet animam meam vitæ meæ, l’homo natus de muliere, le Tum porro puer, ut sœvis projectis ab undis novita, etc.