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Page:Lucile de Chateaubriand, ses contes, ses poèmes, ses lettres.djvu/127

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Les pensées de Lucile n’étaient que des sentiments ; elles sortaient avec difficulté de son âme ; mais, quand elle parvenait à les exprimer, il n’y avait rien au-dessus.

Elle a laissé une trentaine de pages manuscrites ; il est impossible de les lire sans être profondément ému.

L’élégance, la suavité, la rêverie, la sensibilité passionnée de ces pages offrent un mélange du génie grec et du génie germanique.

(Ibid., p. 221 et suiv.)

IV

SOUVENIRS D’ENFANCE

Timide et contraint devant mon père, je ne trouvois l’aise et le contentement qu’auprès de ma sœur Amélie. Une douce conformité d’humeur et de goûts m’unissoit étroitement à cette sœur, elle étoit un peu plus âgée que moi. Nous aimions à gravir les coteaux ensemble, à voguer sur le lac, à parcourir les bois à la