tion Aron était le chef. Claudien, Contra Ruf., ii, v. 108, dépeint sous des traits semblables les guerriers de l’Arménie, d’ailleurs très-voisins de Colchos.
v. 686. Donec et Æeten. Selon Apollodore, i, c. 9, Médée, après sa fuite de Corinthe, retourna à Athènes et y épousa Egée, dont elle eut un fils nommé Médus ou Médius. Mais elle en fut bientôt chassée avec son fils. Celui-ci, après avoir vaincu plusieurs peuples barbares, donna le nom de Médie au pays qu’il avait conquis, et périt dans une expédition contre les Indiens. Médée retourna à Colchos sans y être connue, et là, ayant trouvé son père Éétès, détrôné par Persès, frère de celui-ci, tua Persès, et rendit la couronne à son père. Justin dit que Jason, chassé de Thessalie par les fils de Pélias, se réconcilia avec Médée, qu’il avait répudiée, quelques années après son retour de Colchos ; qu’il rassembla une nombreuse armée ; qu’il retourna en Colchide avec Médius, son beau-fils, et replaça son beau-père Éétès sur le trône de Colchos. Après la mort de Jason, Médius, héritier de sa valeur, bâtit en l’honneur de sa mère la ville de Médée, et fonda l’empire des Mèdes, auquel il donna son nom.
Nous rapportons ici toute cette fin de l’histoire de Médée, à laquelle ce passage fait allusion, parce qu’elle ne sera pas inutile à l’intelligence parfaite du texte.
LIVRE VI.
v. 42. Alanos. Les Alains étaient un peuple pasteur qui occupait une vaste étendue des déserts de la Scythie. On croit que c’est au nord du Caucase, vers le haut de l’Hypanis, qu’ils étaient principalement établis. — Les Hénioques occupaient, le long de la côte septentrionale du Pont-Euxin, le pays où se sont établis depuis les Abasci, et qui du nom de cette dernière peuplade s’appelle encore Abkazeti. C’étaient, suivant Xénophon (Anab.), une colonie de Lacédémoniens.
v. 48. Bisaltæ. Les Bisaltes habitaient vers la partie septentrionale de la Macédoine, au midi du Strymon, fleuve qui faisait la séparation des Thraces et des Macédoniens.
v. 50. Myracen. On ne sait quelle est cette verte Myracé, ni ce fleuve Tibisus : Pline, Strabon n’en parlent pas. Peut-être serait-ce Tamyracé, ville de Sarmatie, citée par Ptolémée ?
v. 55. Nec primus radios. On voit par ce vers que la légion foudroyante, legio fulminatrix, existait déjà du temps de Domitien, et que son origine ne doit pas être imputée au miracle, rapporté par Eusèbe, d’une pluie de feu qui tombait sur les Quades, tandis que les Romains étaient rafraîchis par une pluie bienfaisante, circonstance qui, suivant le même auteur, valut à Marc-Aurèle la victoire, et dont il immortalisa le souvenir par la dénomination et l’armure de cette légion.
v. 61. Cïmmerias. Les Cimmériens occupaient la Chersonnèse, aujourd’hui Crimée. Ils se rendirent célèbres par leurs incursions en Asie, au midi du Pont-Euxin. Suivant Hérodote, iv, c. 11, 12, ils furent chassés des rives du Pont-Euxin par les Scythes, sous le règne de Cyrus.
v. 65 à 70. Achæmeniæ. La Perse était ainsi appelée du nom d’Achémène, fille d’Egée, qui donna son nom à une partie de ce pays — Les Dandarides étaient voisins des Cimmériens. Nous les appelons Dandarides, contrairement à tous les manuscrits, qui portent Gangarides. Mais les Gangarides, selon Pline, habitaient aux extrémités de l’Inde, vers les bords du Gange, et ne pouvaient pas être intervenus dans la guerre des nations sarmates. Tacite, Ann., xii, c. 15, parle d’un roi des Dandarides, détrôné par Mithridate, roi du Bosphore Cimmérien ; de Sosa, capitale de la Dandarique ; regem Dandaridarum exturbat... Sosam, oppidum Dandaricæ. — Le Gérys, appelé Gerrus par Pline, aujourd’hui Moloszaijawodi. Ovide, Métam., xv, v. 329 ; Fast., iv, v. 363, parle de deux autres rivières dont les eaux avaient aussi une vertu enivrante. — Les Acésins étaient une peuplade scythe, qui habitait vers les bords de l'Acésinus, rivière dont parle Pline, iv, c. 26, et qu’on trouve sur la côte septentrionale de l’Euxin, à quelque distance du Bog ou de l’Hypanis. Quant à la biche dont il est ici question, il est assez singulier que le poëte lui donne des cornes.
v. 74. Hylæa. Les Hyléens, peuplade scythe, étaient établis vers les bords de l’Hypanis. Pline donne à leur pays l'épithète de silvestris. Ὕλη, d’où vient le nom d’Hylie, veut dire forêt.
v. 79 à 85. Hyrcanis. L’Hyrcanie bordait le rivage oriental de la mer Caspienne, à partir de l’embouchure du Sidéris, rivière dont le nom se retrouve encore dans celui d’Ester, qu’elle porte maintenant. De ce point, la mer Caspienne prenait le nom de mer Hyrcanienne. — Les Cyris, dont Pline ne fait aucune mention, sont probablement les Cyriens dont parle Polybe, et qu’il place dans l’Arménie. — Le nom de Coralètes ne se trouve non plus ni dans Pline, ni dans aucun géographe ancien. — La cataïe était une arme de trait, dont le fer était court et étroit, bien différente de la romphée dont il sera parlé plus bas, et dont le fer était d’une longueur égale au manche et d’une largeur proportionnée. — Le Tyra ou Tyras a été postérieurement appelé Danaster, d’où est venu la nom de Dniester qu’il porte aujourd’hui. Le mont Ambénus ou Ambène n’est cité ni par Étienne de Byzance, ni par Ptolémée, Strabon et Pline. Peut-être que le nom est altéré. — Ophiuse était une île située sur le Tyras ou Dniester, près de l’embouchure de ce fleuve dans le Pont-Euxin ; elle s’appelle aujourd’hui Afzia II y avait dans cette île une ville du même nom. Plusieurs îles désertes, avant que la population des hommes y ait arrêté celle des reptiles, s’appelaient Ophiuse : Rhodes et Formentera sont de ce nombre.
v. 86. Sindi. Les Sindes habitaient un canton sur l’Euxin, à la suite du Bosphore Cimmérien. Sundgik, bâti au même lieu que le Sindicus portus, a conservé quelque chose de leur ancien nom. C’étaient originairement des esclaves scythes qui se révoltèrent contre leurs maîtres, et s’emparèrent de leur territoire. Voyez Hérodote, iv, c. 1, 3, 4. — Les Corales, dont parle Strabon, dans son septième livre, étaient voisins des Besses, qui ont laissé leur nom à la Bessarabie, et habitaient près de Tomi, vers les embouchures du Danube.
v. 95. Ast ubi sidonicas. Les Sidoniens étaient quelque peuplade de la nation des Bastarnes. Ptolémée range les Bastarnes parmi les grandes nations de la Sarmatie ; ils occupaient le dessus de la Dacie, et on les retrouve jusqu’en Hongrie, où les monts Krapaks s’appelaient aussi les Alpes Bastarnes.
v. 98. Rumpia. La Rumpie ou Romphée, du grec ῥομφαῖα, était une sorte de pique particulière aux Thraces et aux nations du Caucase. Le fer et le manche en étaient d’égale longueur. — L’aclyde était une arme de trait dont le fer était cylindrique ; on y adaptait une courroie qui permettait de retirer à soi le trait, après l’avoir lancé. Cette arme est bien décrite dans Virgile, Æneid., vii, v. 730. La parme était un bouclier circulaire et parfaitement rond. C’est de là même, s’il faut en croire Varron, que lui venait son nom. Parma, dit-il, quod a medis in omnes partes par sit.
v. 100. Noæ. « Le Noès, dit Hérodote, iv, c. 49, vient de Ia Thrace et se jette dans l’Ister, après avoir traversé le pays des Thraces Crobyziens. » Pline n’en fait aucune mention , et d’Anville ne donne sur ce fleuve aucun ren-