Exerçant les taureaux aux charges meurtrières,
Lâchant des sangliers cruels. Des belluaires,
De farouches gardiens, devant les légions
Des Parthes, retenaient en laisse des lions.
Mais en vain. Échauffés par l’ardeur du carnage,
Ces monstres, au hasard de leur aveugle rage,
Se ruaient, secouant leurs cimiers chevelus.
Les chevaux reculaient ; ils n’obéissaient plus
Au frein ; rien ne calmait leurs âmes affolées ;
Rien ne les ramenait. À travers les mêlées
Les lionnes jetaient leurs bonds de rang en rang
Et, présentant leur gueule aux braves, déchirant
L’échine des fuyards de soudaines morsures,
Dans les corps abattus, liés par leurs blessures,
Elles rivaient leur griffe et leurs robustes crocs.
Les sangliers craquaient sous les pieds des taureaux
Dont les cornes fouillaient le ventre et les entrailles
Des chevaux terrassés. Semant les funérailles,
Broyant les fantassins avec les cavaliers,
Les sangliers perçaient leurs propres alliés
Et teignaient de leur sang le fer brisé des lances.
En vain, pour se garer des obliques défenses,
Les chevaux éperdus se cabraient dans les airs ;
Et, brusquement trahis par leurs jarrets ouverts,
Ils ébranlaient le sol du fracas de leur chute.
La fuite, la terreur, le tumulte, la lutte
Chez les monstres blessés rallumaient les instincts
Que l’éducation semblait avoir éteints.
Leurs maîtres les voyaient, sans pouvoir les reprendre,
Esclaves libérés, dans les champs se répandre.
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DE LA NATURE DES CHOSES