des corps et celui des faits, absolument subordonné au premier, est une vue de génie et la lumière de la philosophie. Elle écarte un de ces écueils métaphysiques où ont sombré les Kant et les Hegel.
Maintenant, comment se comportent ces corps, qui ont seuls une réalité substantielle ? Ils se désagrègent, ils périssent, en tant que formes ; mais rien ne diminue dans l’univers (II, 66). La nature résout chaque chose en ses éléments, de sorte que rien de fondamental ne périt (I, 216). Les diverses combinaisons de ces éléments dont la substance est immuable résistent dans leur intégrité, jusqu’à ce qu’elles rencontrent une force supérieure à celle qui les maintient. Rien ne retourne au néant, la décomposition reverse dans le grand tout les éléments de chaque chose (I, 241-265).
Pour qu’une chose naisse, il faut qu’une autre meure.
La mort nourrit la vie, et l’univers demeure.
Ainsi enfin, la matière peut être éternelle et les corps périssables. Rien ne naissant de rien (I, 151, 206, 266), il faut que tout provienne d’éléments déterminés et se manifeste là où les conditions de son existence se trouvent réunies (I, 170). Mais quels sont ces éléments, dont plusieurs peuvent être communs à beaucoup de corps, comme les mêmes lettres à des mots différents (I, 137) ? Est-ce le feu seul, comme le veut Héraclite ; l’air, l’eau, la terre, comme d’autres l’ont supposé ? Sont-ce deux de ces prétendus éléments combinés ? Sont-ce les quatre ensemble ? Empédocle