Page:Lumbroso - Souvenirs sur Maupassant, 1905.djvu/112

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grise et violette de vieille masure à l'ombre. C’est une sorte de chemin creux entre des clôtures centenaires.

Cependant, par dessus ces murs décrépits, des arbres penchent leur tête de feuillage, faisant deviner les pelouses étalées à leurs pieds, les massifs, les coins d'ombre, tout le renouveau germé et épanoui entre les pierres du passé.

Tout à coup la rue tourne à angle droit, puis, d'une haleine, doucement, descend vers la Seine. Mais inutile de la suivre. La Maison Blanche est là, rue Berton, près de nous, derrière cette belle grille en fer forgé, du plus pur style Louis XV.

La porte s'ouvre toute grande sur une allée ombragée de grands arbres. Nous pénétrons, après avoir salué un rébarbatif cerbère, à qui, maintenant, Jean Bouthière, l’ancien maître d'hôtel du docteur Meuriot, a succédé. Accordons un regard aux élégants cartouches rocaille qui ornent les fenêtres.

Le salon dans lequel on nous introduit est vaste et sévère quoique d'une grande distinction. C’est là que Mademoiselle Barbot, secrétaire de la maison, accueille les visiteurs et leur fait les honneurs du triste hôtel. Dans ce salon, qui donne sur le parc, nous remarquons un gracieux portrait de femme signé Jacques Blanche.

C’est M. Jacques-Émile Blanche, le fils du docteur, l'artiste peintre qui a épousé Mademoiselle John-Lemoinne[1]. Le portrait est celui de sa femme.

  1. Signalons une curiosité. Il demeure à Paris, dans le XVIe arrondissement, dans une rue qui s’appelle rue du Docteur Blanche, au n. 19.