Page:Lumbroso - Souvenirs sur Maupassant, 1905.djvu/113

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Quant au célèbre aliéniste, il est mort un mois après Maupassant. Nous ne l’avons pas connu. M. de Lapeyrouse, qui l’a vu dans ses derniers jours, en juillet 1893, nous le décrit « grand et digne dans sa redingote noire, le menton rasé encadré dans un col premier Empire ».

Un écrivain ayant demandé à l’aliéniste de visiter l’établissement dans lequel a été soigné Guy de Maupassant, de voir, s’il se pouvait, la chambre dans laquelle il était mort, et de prendre des croquis de la maison et du parc, le docteur Blanche lui répondit :

— « Pour ce qui est de la chambre mortuaire, je n’ai aucun pouvoir pour vous y introduire. C’est à la famille du défunt qu’il faut s’adresser et la famille refuse de laisser approcher qui que ce soit de ce qui touche de trop près au mort. Plusieurs journaux illustrés ont déjà fait la même demande et ont obtenu un même refus. Mais en ce qui concerne cette maison, je vais vous présenter tout de suite au directeur de l’établissement, mon collègue, qui se chargera de vous conduire. Au reste, la chambre de M. Guy de Maupassant n’est plus en l’état que vous espériez la trouver. Quand un de nos malades s’en va on refait son appartement complètement. En ce moment les ouvriers travaillent à changer le papier et les tentures ». [Cela n’est pas exact : il n’y a pas de tentures ni de rideaux dans la Maison de Santé ; il n’y a qu’un grillage qui ne permet pas aux malades de s’accouder à la fenêtre. Les chambres ne communiquent pas entre elles, elles n’ont qu’une fenêtre donnant sur le parc ; elles donnent toutes sur un long corridor ; chaque chambre est précédée d’un