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Mais trop tard, dit-on. On cite dans une charmante petite ville de l’Yonne, trois adolescents qui le disent leur père. L’aîné, est employé de banque ; la cadette est modiste ; Marguerite, la dernière, attend l’âge d’apprendre un état.

Cette révélation, assez récente, trouva la mère incrédule. Un intime lui en parla. La fière grande dame qui ne s’arrachait plus de son fauteuil, tourna ses yeux vers sa bibliothèque et, de sa maigre main aux ongles aigus, lui désignant de beaux volumes pieusement habillés : « Des enfants, mon vieil ami, je ne lui connais que ceux-là ! »[1].

Madame de Maupassant et Boule-de-Suif.

À propos de la pièce jouée en 1902 et tirée par M. Méténier de la nouvelle de Maupassant[2], M. Adolphe Brisson a raconté cette anecdote :

  1. L’auteur de ces notes semble fort bien informé. Cfr. l’article anonyme de l’Éclair de Paris, numéro de vendredi, 11 décembre 1903. Mais le Docteur Balestre m’écrit à ce propos : « Je n’ai jamais entendu parler de ces trois enfants qui sont dans l’Yonne ; jamais Madame de Maupassant n’y a fait allusion devant moi.

    « Maupassant a bien laissé un fils, mais vous savez quelles considérations de délicatesse empêchent de le nommer. Cependant, c’est le secret de Polichinelle ». [A. L.].

  2. Voici un jugement fort sensé de M. Guillemot (Messager de Paris, feuilleton du 11 mai 1902) :

    Guy de Maupassant, l’auteur de ce petit chef-d’œuvre, la nouvelle de Boule-de-Suif, restera comme l’une des