Page:Lumbroso - Souvenirs sur Maupassant, 1905.djvu/234

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Vendredi 10 janvier 1890 : « Oh ! le bruit, le bruit, c’est la désolation de tous les nerveux dans les centres modernes ! Mercredi dernier, Maupassant qui vient de louer un appartement avenue de Victor-Hugo, me disait qu’il cherchait une chambre pour dormir, à cause du passage devant chez lui des omnibus et des camions ».

Dimanche 23 novembre 1890 : « Par un temps à ne pas mettre un chien dehors, me voici à 5 h. en bas de mon lit, et bientôt dans le chemin de fer de Rouen, avec Zola, Maupassant, etc. etc. Je suis frappé, ce matin, de la mauvaise mine de Maupassant, du décharnement de sa figure, de son teint briqueté, du caractère marqué, ainsi qu’on dit au théâtre, qu’a pris sa personne, et même de la fixité maladive de son regard. Il ne me semble pas destiné à faire de vieux os. En passant sur la Seine, au moment d’arriver à Rouen, étendant la main vers le fleuve couvert de brouillard, il s’écrie : C’est mon canotage là-dedans, le matin, auquel je dois ce que j’ai aujourd’hui [Ils allaient à Rouen où Goncourt devait lire un discours devant le médaillon de Flaubert.]

« ... Dîner amusant par le vagabondage de la conversation, qui va... du voyageur Bonvalot au vidangeur de la pièce pornographique de Maupassant : Feuille de rose, jouée dans l’atelier Becker ».

Samedi 25 avril 1891 : « La Comtesse de Greffulhe me dit hier... que je devrais bien faire dans un roman une femme de la société, une femme de la grande société, la femme qui n’a encore été faite par personne, ni par Feuillet, ni par Maupassant,