Page:Lumbroso - Souvenirs sur Maupassant, 1905.djvu/300

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trop ingénieuses, selon moi, du collaborateur de l’Intermédiaire, M. Mansuy Interm., XLIV, 54, 143), et voici mes raisons :

« À supposer que l’auteur de Bel-Ami eût déjà la piqûre de la folie, quand il écrivit Le Horla, il faut bien reconnaître que l’écrivain était toujours maître de son esprit et de sa plume. Or, il est évident pour moi qu’ayant à nommer un être mystérieux, d’essence et de formes inconnues, il a dû chercher une combinaison de syllabes sonore, étrange, mais ne correspondant à aucune idée, à aucune appellation connues.

« On sait avec quel soin, quelle peine souvent, les romanciers choisissent plutôt qu’ils ne créent les noms de leurs héros, et il y a au sujet d’un roman de Balzac, Z. Marcas, une anecdote devenue classique. Eh bien, autant un réaliste comme Maupassant cherchera la vérité pour les noms des personnages et poussera le souci de la vraisemblance jusqu’à les prendre tout faits, de même pour un être fantastique il s’exterminera à en composer un qui ne ressemble à rien de réel. Je conclus donc que le nom de Horla est une création réussie, non l’adaptation d’une forme existante ».

Un anonyme (B.-F.) écrivait dans l’Intermédiaire des Chercheurs et Curieux, n. 941, 2 août 1901, p. 256 : « Je me suis toujours émerveillé des interprétations inouïes, fabuleuses, qu’ont coutume de donner les étymologistes pour expliquer les plus simples choses.

« Très logique, le mot créé par Maupassant pour exprimer son idée.