Page:Lumbroso - Souvenirs sur Maupassant, 1905.djvu/64

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

trefois hystérie). C’est du surmenage intellectuel : la moitié des hommes de lettres et de Bourse est comme vous. En somme des nerfs, fatigués par le canotage, puis par vos travaux intellectuels, rien que des nerfs qui troublent tout chez vous ; mais la constitution physique est excellente, et vous mènera très loin, avec des embêtements.

« De l’hygiène, des douches, un climat calmant et chaud en été, de longs repos bien profonds, bien solitaires. Je n’ai pas d’inquiétudes sur vous ».

Il a répété les mêmes choses à Landolt et à Cazalis. Il s’appelle le Docteur Dejerine[1].

Mais je suis perclus de névralgies dues à la Normandie, à la Seine, et à mes mauvaises installations. La chaleur seule en vient à bout.

  1. Landolt est le docteur Edmond Landolt, officier de la Légion d’honneur, demeurant à Paris ; je lui dois plusieurs renseignements. Il m’écrivait le 4 septembre 1901 de Spiez (Suisse) : « C’est avec le plus sincère plaisir que je contribuerai à propager la gloire, à perpétuer la mémoire de mon vaillant ami de Maupassant... J’étais l’ami autant que le médecin du pauvre cher Guy. Nous nous voyons si facilement et si souvent que nous n’avions pas besoin de correspondre par écrit... Je n’ai conservé que des billets de lui... Quant au docteur Dejerine (bon Savoyard Français et nullement Russe ainsi que le nom pourrait le faire supposer) c’est également un de mes amis, un des neurologistes les plus émérites. Je lui ai adressé de Maupassant ; mais il ne l’a pas vu souvent, et toujours comme médecin seulement. Le secret professionnel ne lui permettra, pas plus qu’à moi d’ailleurs, de vous donner des renseignements détaillés sur la santé du grand écri-