Page:Lumbroso - Souvenirs sur Maupassant, 1905.djvu/78

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dans la Haute Savoie. Quant au poète Auguste Dorchain, il m’envoie des renseignements qui complètent ceux de la lettre de Maupassant. Voici ce que l’aimable et illustre homme de lettres - le poète favori de notre commun ami Primoli - m’écrit sur la dernière maladie de Guy de Maupassant :

    veilleux dîner que nous fîmes tout à l’heure, dans cette jolie salle de restaurant dont beaucoup de Genevois connaissent le chemin et où ils aiment à venir apprécier la cuisine savante de Maillard ? Connaissez-vous Maillard ? Un hôte justement de Champel, a voulu le chanter dans un « Rondel de gueule », que je vous demande la permission de vous servir :

    Maillard, maître-queux de céans.
    Est un artiste méritoire.
    Autour de la table séants,
    À sa santé nous allons boire.

    Loin de nous ces mets malséants,
    Opprobre de la rôtissoire :
    Maillard, maître-queux de céans,
    Est un artiste méritoire.

    Ô turbot, fils des océans.
    Dindonneau farci, truffe noire,
    Perdreaux dodus, chapons géants,
    Tous vous proclamez cette gloire :
    Maillard, maître-queux de céans.

    « Comme vous voyez, les rimes éclosent d’elles-mêmes, dans ces régions enchanteresses. L’aimable philosophe, en la compagnie duquel je me trouvais et qui, lui-même, est un hôte assidu de Champel depuis de longues années, me racontait avoir rencontré là plus d’un romancier, d’un poète, d’un littérateur en vue :

    « M. Édouard Rod y venait souvent en voisin, me disait-il, alors qu’il professait à votre Université. Guy de