Page:Lumet - La Vie d’un, 1897.djvu/74

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profonde, chaque jour avivée par le spectacle révoltant de cette société, où tout est bas, tout est louche, tout est laid, où tout est entrave à l’épanchement des passions humaines, aux tendances généreuses du cœur, au libre essor de la pensée »

D’autres paroles, de ses lèvres hautaines, s’échappaient comme des flèches. Et tous ceux qui étaient là dans la nuit venue, attentifs et sombrement rêveurs, croyaient entendre l’écroulement formidable d’un monde.

Il répondit :

— Mon ami ne sut pas mourir. Trop d’égoïsme le confinait dans son existence misérable. Il lutta en désespéré pour l’air, la nourriture et la joie de se sentir aller,