Page:Lumet - La Vie d’un, 1897.djvu/75

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respirer, souffrir, jusqu’à ce que la mort le touchât, pauvre être émacié et pourri.


Ils tournent la rue de la Gaîté, mais ils sont las. Ils chancellent, bousculés sur le trottoir étroit ; des bandes d’enfants les empêtrent ; avec peine ils se frayent un passage, et à bout de force, ils s’affaissent à la terrasse d’un bar, avenue du Maine.

La chaleur est suffoquante. Un manège de vélocipèdes nazille le « Chant du Départ ». Des artistes fument leurs pipes. Ils énoncent des théories qu’ils enfoncent à coups de poings. Des femmes frôlent les hommes. Presque toutes sont en cheveux. Celles qui sont osseuses ont les yeux inquiets, fureteurs, celles qui sont bouffies ont l’indolence des graisses jaunes.