Page:Luneau - La forme abdominale de la typhose dans Vaucluse.djvu/51

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temps, les désordres nerveux peuvent être tellement graves que la guérison ne soit plus possible[1].

M. Henri Luneau à une telle confiance dans cette crise favorable, la diarrhée, qu’il n’hésite pas à avancer que : « s’il était permis d’administrer un purgatif dont l’action fût immédiate, c’est-à-dire dont les effets se fissent sentir une heure ou deux après son arrivée dans l’estomac et l’intestin, les malades guériraient presque tous[2]. »

Malheureusement, l’organisation elle-même des solipèdes s’oppose à cette action prompte et immédiate que l’on observe chez les carnivores et les omnivores. En outre, l’inflammation intestinale qui, dans la forme abdominale de la typhose, existe toujours avec plus ou moins d’intensité contre indique l’emploi de purgatifs violents, tels que les drastiques.

Après l’indication causale, nous devons nous occuper de l’indication capitale essentielle. Nous savons que l’altération du sang est le processus morbide principal auquel sont dues le plus grand nombre des manifestations anormales dans la typhose ; mais, comme nous l’avons déjà dit, nous ne savons rien encore de bien précis sur les causes de cette altération. Que ce soit un miasme, un effluve, un microzoaire, un microphyte ou quelqu’un des éléments de la bile, c’est toujours un corps

  1. Cette résistance à la purgation ne serait-elle pas due au peu d’action qu’a l’aloès comme purgatif sur le mulet et l’âne ? M. Tabourin, dans son Traité de matières médicales, nous dit que : « Si les chevaux sont facilement purgés par l’aloès, il n’en est pas de même de l’âne et du mulet qui, en raison de leur constitution sèche et irritable, cèdent difficilement à l’action de ce purgatif ; à dose ordinaire pour le cheval l’aloès purge rarement ces deux solipèdes. »
  2. Note communiquée.