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INTRODUCTION

hommes de l’art avaient reçu de ce magistrat la mission d’aller étudier en Angleterre le système en usage pour la distribution des eaux, tant à Londres que dans les autres grandes villes des Trois-Royaumes, afin d’améliorer celui dont il voulait doter Paris. Déjà les bases de son travail étaient adoptées par le Conseil municipal, lorsque des circonstances, qu’il est inutile de rappeler ici, ont entravé cette grande et utile entreprise ; il faut croire que son exécution est confiée à l’avenir ; elle se réduit aujourd’hui à des bornes-fontaines dont les eaux, coulant une partie de la journée, assainissent les rues de Paris, en même temps quelles facilitent le lavage de ses égoûts.

Malgré l’addition d’un certain nombre de fontaines monumentales à celles déjà existantes, et la répartition, dans les quartiers populeux, de trois cent soixante-seize bornes-fontaines, il s’en faut encore que les besoins de la capitale soient complètement satisfaits. Pour l’assainir, pour la rendre moins accessible au fléau du choléra qui l’a décimée, il lui faudrait un bien plus grand nombre de cours d’eaux, et qu’ils fussent surtout bien autrement fournis. Mais si l’on voulait faire rivaliser Paris, sous le rapport de l’abondance de l’eau, non avec Rome antique, qui en avait à sa disposition 40,900 pouces, mais avec Rome moderne qui en a encore 7,500, il faudrait ou livrer complètement à ses besoins journaliers les eaux de l’Ourcq, ou mettre à exécution les projets de dérivation abandonnés des rivières de l’Yvette, de la Beuvronne et de la Bièvre, ou suppléer à l’absence de leur produit par l’établissement de machines hydrauliques, de pompes à feu, de puits artésiens, en un mot par tous les moyens que la nature et l’art mettent à la disposition du génie de l’homme. On voit que je m’abstiens de comparer Paris à Rome sous le rapport monumental de ses fontaines ;

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