Page:Luzel - Contes bretons, Clairet, 1870.djvu/16

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que j’ai suivie, tant pour le breton que pour la traduction.

Je suis de l’avis de Boileau quand il dit : —

Ayez de ces amis prompts à vous censurer.

Je pense que deux lignes de critique sincère et judicieuse, sont beaucoup plus profitables pour un écrivain consciencieux que dix pages d’éloges, d’euphémismes et de digressions à côté de la question. Pour moi, je serai toujours reconnaissant à quiconque me mettra à même de corriger une erreur, ou me fera voir les dangers d’une méthode ou d’un système qui s’écarte des exigences légitimes d’une saine critique.

Je sollicite donc les avis et les conseils. Je ne m’engage pas d’avance à les suivre tous et sans réserves ; mais j’y réfléchirai, je les pèserai, je les discuterai avec moi-même et avec mes amis, et toutes les fois que je les croirai justes et de nature à exiger des corrections, des modifications, ou même un changement complet de méthode, — je n’hésiterai pas à les écouter et à les mettre en pratique. Et ce n’est pas seulement pour les contes et les récits que je parle ainsi, mais aussi pour les chants populaires, qui sont toujours l’objet de mes recherches et de mes études assidues et de prédilection.

J’avoue que j’éprouve quelque embarras au sujet de la méthode de traduction à adopter pour les contes et les récits que j’ai recueillis. J’ai déjà sollicité et reçu des avis sur ce point, et l’on n’est pas d’accord. Les uns veulent que je me permette quelques légères licences, mais dans la forme seulement, par la raison que la plupart de ces contes ne sont pas plus bretons que français, bien qu’ils se soient mieux conservés chez nous, et qu’on les trouve un peu dans