Page:Luzel - Contes bretons, Clairet, 1870.djvu/18

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respect absolu pour la fable, je n’ai pas cru devoir m’astreindre dans mes traductions à la fidélité qu’on serait en droit d’exiger pour un texte classique.

Je le répète, — je pense que, dans cette question, le fond doit primer la forme. Il n’y a pas ici de texte véritablement authentique et arrêté, et il faut de toute nécessité faire la part de l’éditeur ; tout ce qu’on peut lui demander raisonnablement c’est que cette part soit aussi petite que possible.

Du reste, on trouvera ici des essais de traduction présentant différents degrés de fidélité au texte breton. Les trois premiers contes ont été traités avec quelque liberté dans la forme, — liberté relative veux-je dire ; le quatrième et le cinquième serrent de plus près le texte, et le sixième est tout-à-fait littéral.

Sans vouloir faire une étude complète sur la matière, (bien loin de là), — je veux dire, ici, quelques mots sur nos contes populaires et sur la méthode qui a présidé à mes recherches. Je reviendrai, une autre fois, sur ce sujet avec plus de détails. —

II.


La littérature orale et traditionnelle des Bretons-Armoricains se divise en deux grandes branches : — La poésie, qui comprend les chants populaires de toute nature, — et la prose, qui comprend les contes, et récits de tout genre. Je ne parle pas du théâtre ; ce n’est pas de la littérature orale proprement dite.

C’est ainsi que les peuples Scandinaves ont leurs sagas à côté des eddas, — et les Orientaux, les contes