Page:Luzel - Contes bretons, Clairet, 1870.djvu/74

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— C’est mon livre que vous tenez-là, et je vous prie de vouloir bien me le rendre.

— Oui, c’est votre livre ; mais je ne vous le rendrai qu’à une condition.

— Et laquelle, s’il vous plaît ?

— C’est que vous m’emmeniez hors de ce château, et que vous m’épouserez un jour, plus tard.

— Rendez-moi toujours mon livre, puis nous verrons.

— Je vous en prie, promettez-moi de faire ce que je vous demande, car à présent que j’ai lu dans votre petit livre, j’ai appris des choses qui me font désirer vivement de quitter ce château, le plus tôt possible.

— Si ce que vous dites est vrai, je veux bien vous aider à sortir d’ici, et vous conduire chez mon père.

— Eh ! bien, fuyons tout de suite. Mon père et ma mère sont sorciers et prennent toutes les formes qu’ils veulent ; mais je vous dirai ce qu’il faudra faire pour leur échapper, car j’ai aussi lu leurs livres, et j’en ai profité. Ils dorment tous les deux, en ce moment. Nous allons charger deux mulets d’or et d’argent ! car il n’en manque pas ici, prendre deux chevaux à l’écurie, puis partir, sans perdre de temps.

Et ils chargèrent deux mulets d’or et d’argent, prirent les deux meilleurs chevaux de l’écurie, et les voilà partis.

Quand le vieux sorcier et sa femme se réveillèrent, ils virent tout de suite que leur fille était partie, emmenant deux mulets chargés d’or et d’argent et les deux meilleurs chevaux de l’écurie.

— Cours à la poursuite de notre fille, dit la sor-