Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/110

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cesse lèvera la tête, vous sourira, puis vous invitera à descendre et à l'accompagner jusqu'à son château. Vous pourrez la suivre sans crainte.

— Merci, dit Charles au roi des éperviers. Et il continua sa route.

Il arriva sans tarder au pied du château, — un château magnifique. Il vit la Princesse auprès de la fontaine, occupée à peigner ses cheveux blonds avec un peigne d'or et un démêloir d'ivoire, sous un oranger; il grimpa sur l'arbre, sans être aperçu d'elle, cueillit une orange et la jeta dans le bassin de la fontaine. Aussitôt, la princesse leva la tête, et, voyant Charles sur l'arbre :

— Ah! dit-elle, Charles, filleul du Roi de France, c'est donc toi qui es là ! Sois le bienvenu. Descends et accompagne-moi dans mon château. Je ne te veux point de mal ; bien au contraire.

Charles la suivit jusqu'à son château. Jamais ses yeux n'avaient rien vu d'aussi beau.

Il y avait quinze jours qu'il était là, au milieu des plaisirs de toutes sortes, quand il demanda, un jour, à la Princesse si elle consentirait à l'accompagner jusqu'au palais du roi de France ?

— Volontiers, répondit-elle, si vous accomplissez trois travaux que je vous désignerai.

— J'essayerai toujours, dit-il.