vint promptement officier, et, comme il se comportait vaillamment, dans toutes les rencontres, et contribuait plus que nul autre à la victoire, il parvint vite aux plus hauts grades, et on ne parlait que de lui, à l’armée et à la ville. La princesse s’éprit d’amour pour lui, et demanda à son père de le lui laisser épouser.
— Jamais ! répondit le roi.
Survint une grande guerre, et le roi de France était sur le point de perdre une bataille décisive, quand arriva Charles avec ses soldats. Aussitôt les choses changèrent de tournure, et les Français remportèrent une grande victoire, au lieu de la défaite désastreuse dont ils étaient menacés.
La princesse demanda de nouveau à son père de lui permettre d’épouser le jeune héros.
— Je le veux bien, répondit-il, cette fois, mais, à la condition qu’il m’apportera trois poils de la barbe d’or du Diable[1].
— Et où irai-je chercher le Diable ? demanda Charles.
— En Enfer, parbleu ! lui répondit la princesse.
— C’est facile à dire ; mais, par où aller Enfer ?
- ↑ Jusqu’ici, notre conte appartient à un autre type que celui des Voyages vers le Soleil, et tout ce commencement doit être une interpolation de ma conteuse.