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Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/136

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vant, ce qu’il faut faire pour rendre la santé à un prince malade, qui demeure dans le premier château où j’ai passé la nuit, en venant ici, et que les médecins ne peuvent pas guérir.

— Il y a un crapaud-sous le pied droit de son lit ; qu’on tue ce crapaud, et aussitôt le malade recouvrera la santé. Pars vite, à présent.

— Une dernière question, Monseigneur le Soleil. Je ne partirai pas que vous ne m’ayez encore dit ce qui est cause qu’un poirier, qui est dans le jardin du château où j’ai passé la seconde nuit, en venant ici, est tout sec et mort d’un côté, tandis que l’autre côté, il donne des fruits en abondance, tous les ans.

— C’est que, sous ce poirier, il y a une barrique d’argent, et le côté où se trouve l’argent est desséché et stérile, pendant que l’autre est vert et plein de vie. Pars vite, à présent, car je suis en retard.

Trégont-à-Baris salua et partit, ayant appris ce qu’il voulait apprendre, et alors le Soleil se leva.

Arrivé auprès du bras de mer, le passeur le prit sur sa barque, et, au milieu du passage, il lui demanda :

— Eh bien ! que vous a dit le Soleil[1] ?

  1. Ailleurs, c’est le Père-Éternel, substitution évidente et relativement moderne.