Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/146

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— Te rappelles-tu le petit poisson à qui tu as sauve la vie, en le remettant dans l’eau ?

— Je me le rappelle très bien.

— Eh bien ! tu sais que c’était le Roi des poissons et qu’il te promit de te venir en aide, quand tu en aurais besoin. Appelle-le.

Et Trégont-à-Baris alla au bord de l’eau, et appela le Roi des poissons. Celui-ci accourut aussitôt, et dit, en sortant sa petite tête hors de l’eau :

— Qu’y a-t-il pour votre service, Trégont-à-Baris ?

— Il me faut, Sire, la clé du Château d’Or, que la Princesse laissa tomber au fond de la mer, quand elle passa par ici en se rendant avec moi à Paris.

— Si ce n’est que cela, ce sera bientôt fait. Aussitôt, le Roi des poissons appela tous ses sujets, chacun par son nom, petits et grands, et, à mesure qu’ils passaient, il leur demandait s’ils n’avaient pas vu la clé du Château d’Or. Aucun n’avait vu la clé. Tous avaient répondu à l’appel, à l’exception de la vieille, qui était toujours en retard. Elle arriva aussi, à la fin, tenant la clé dans la bouche. Le Roi des poissons la prit, la remit à Trégont-à-Baris, et celui-ci reprit aussitôt la route de Paris, avec sa cavale.

— Pour à présent, dit le Roi, en remettant la clé à la Princesse, vous n’avez plus de motif de