Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/147

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retarder notre union, puisque j’ai réalisé tous vos désirs.

— C’est vrai, répondit-elle, à présent il faut faire les noces. Pourtant, il me faut encore une petite chose auparavant ; cela ne vous sera pas difficile, après tout ce que vous avez déjà fait pour moi.

— Parlez, Princesse, et vous serez obéie.

— Vous n’êtes plus jeune, Sire, et, avant de vous épouser, je voudrais vous voir revenir à l’âge de vingt-cinq ans.

— Et comment cela pourrait-il se faire ?

— Rien n’est plus facile ; vous avez fait des choses bien plus difficiles. Il suffit tout simplement d’avoir de l’eau de mort et de l’eau de vie.

— Mais où trouver ces eaux-là ?

— Cela vous regarde ; mais, je ne vous épouserai pas avant de les avoir.

Le vieux roi fit encore appeler Trégont-à-Baris, et lui dit qu’il lui fallait, pour dernière épreuve. de l’eau de mort et de l’eau de vie, et que, s’il ne les lui procurait, il devait se préparer à mourir.

Le lendemain matin. Trégont-à-Baris trouva encore sa cavale qui l’attendait, à la porte de la cour, et il lui dit ce que le Roi exigeait, comme dernière épreuve.

— Hélas ! dit la cavale, ce sera notre plus difficile épreuve ; mais, si nous y réussissons, ce sera