Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/157

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Il alla prendre congé de l’empereur. Celui-ci s’informa du motif d’un départ si inattendu et lui dit qu’il le regrettait, mais qu’il ne s’y opposerait pas, puisqu’il était lié par une promesse. Il ajouta :

— Eh bien, puisque vous allez chez le Diable[1], car c’est sans doute lui qui a enlevé la fille du roi de France, demandez-lui ce qu’il faudrait faire pour rendre la santé à ma plus jeune fille, qui est malade sur son lit, depuis le jour de sa première communion.

— Je n’y manquerai pas, sire, et je vous rapporterai sa réponse, quand je repasserai par ici, en m’en retournant en France.

Il partit alors, emmenant son cheval et son chien. Il marcha et marcha, et finit par arriver à Londres. Il alla tout droit au palais du roi. Là encore, grâce à sa belle tournure et à sa bonne mine, il devint le page et le gardien des trois princesses, filles du roi d’Angleterre, et se conduisit avec elles comme à la cour de Russie.

Quand il alla prendre congé du roi, celui-ci lui dit aussi :

— Vous savez que l’eau manque, depuis plusieurs mois, dans tous les puits de la ville ;

  1. Le diable a remplacé ici le soleil, que l’on trouve ordinairement dans les autres versions de la même fable.