alors à manger gloutonnement. Quand il fut repu, il dit à la princesse : — Allons dormir, à présent.
Et ils se retirèrent dans leur chambre, à l’autre extrémité du château.
Fleur-d’Épine sortit alors de dessous les cendres, où il était mal à son aise.
Le géant s’était endormi, aussitôt entré au lit. Quand la princesse l’entendit ronfler, elle l’éveilla et lui dit :
— Si vous saviez le rêve que je viens de faire ?
— Qu’avez-vous donc rêvé ?
— J’ai rêvé qu’un homme de la cour de mon père était en route pour venir m’enlever d’ici et me ramener à Paris, chez mon père.
— Quelle folie ! C’était bien la peine de m’éveiller pour si peu !
— Pourquoi donc cela ne pourrait-il pas arriver ?
— Pour que cela pût arriver, il faudrait que votre père fît construire un four dont la bouche serait à l’endroit où est ordinairement le cul. Comment voulez-vous qu’il s’avise jamais d’une chose semblable ? Laissez-moi dormir tranquille.
Et il se rendormit. Mais, un moment après, la princesse le réveilla encore.
— Pourquoi me réveillez-vous ? demanda-t-il, impatienté.