Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/165

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reprendre la mèche, et celui dans les mains de qui il la laisserait serait obligé de prendre sa place ; mais, je vous le répète, ne me réveillez plus et laissez-moi dormir tranquille, car, demain, je dois repartir pour un long voyage.

La princesse, n’ayant plus rien à apprendre, laissa dormir le géant, sans plus troubler son sommeil.

Le lendemain, il partit de bonne heure. La princesse se rendit aussitôt auprès de Fleur-d’Épine, et lui conta tout ce que lui avait révélé le géant.

— C’est bien, dit-il, je m’en vais retourner, à présent, dans mon pays et faire part à chacun de ce qui l’intéresse.

— Oui, retourne dans ton pays, en repassant par Londres et la Russie, et n’oublie rien de ce que je t’ai dit. Dès que mon père aura fait construire un four, dans les conditions voulues, le géant sera obligé de me ramener, saine et sauve, là où il m’a prise, et alors nous nous marierons ensemble.

Ils se firent de tendres adieux, et Fleur-d’Épine partit. En arrivant à la rivière, il entra dans la barque du passeur, qui lui présenta la mèche allumée, selon son habitude. Il la prit, alluma sa pipe et la lui rendit aussitôt.

— Eh bien, lui demanda alors l’homme de la