Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/180

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avec la couronne, dont les diamants brillaient dans l’obscurité. Ses chevaux étaient plus gras et plus beaux que tous ceux que soignaient les autres valets, et le roi l’en avait félicité souvent, de sorte qu’ils étaient jaloux de lui. Il y avait défense expresse d’avoir de la lumière dans les écuries, la nuit, et, comme ils en voyaient toujours dans l’écurie de N’oun-Doaré, ils allèrent le dénoncer au roi. Le roi n’en fit d’abord aucun cas, mais, comme ils renouvelèrent plusieurs fois leur dénonciation, il demanda au marquis de Coat-Squiriou ce qu’il y avait de vrai dans tout cela.

— Je ne sais pas, répondit le marquis, mais je m’informerai auprès de mon domestique.

— C’est ma vieille épée rouillée, répondit N’oun-Doaré, qui luit dans l’obscurité, car c’est une épée fée.

Mais, une nuit, ses ennemis, appliquant leurs yeux au trou de la serrure de son écurie, virent que la lumière qu’ils dénonçaient était produite par une belle couronne d’or placée sur le râtelier des chevaux, et qui éclairait sans brûler. Ils coururent en avertir le roi. Celui-ci, la nuit suivante, guetta le moment où la lumière fit son apparition, et, pénétrant subitement dans l’écurie de N’oun-Doaré, dont il avait une clé, comme de toutes les autres, il s’empara de la couronne, la mit sous son manteau et l’emporta dans sa chambre.