Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/187

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Quand ils arrivèrent sous les murs du château, la jument parla de la sorte :

— Appelez à votre secours le roi des démons, que vous avez délivré de ses chaînes, à notre premier voyage.

Il appela le roi des démons, qui vint et demanda :

— Qu’y a-t-il pour votre service, N’oun-Doaré ?

— Transportez-moi le château de la princesse du Bélier d’Or à Paris, devant celui du roi de France, et tout de suite.

— C’est bien, cela va être fait à l’instant.

Et le roi des démons appela ses sujets, dont il vint toute une armée, et ils déracinèrent le château du rocher sur lequel il se trouvait, l’enlevèrent en l’air et le transportèrent à Paris. N’oun-Doaré et sa jument les suivirent et y arrivèrent aussitôt qu’eux.

Le matin, les Parisiens furent tout étonnés de voir l’éclat du soleil levant sur les dômes d’or du château et crurent à un incendie ; aussi, criait-on de toutes parts : « Au feu ! au feu !... »

Mais la princesse reconnut facilement son château et se hâta de s’y rendre.

— A présent, princesse, lui dit le roi, il ne vous reste plus qu’à fixer le jour des noces.

— Oui, mais il me faut encore une petite chose avant, répondit-elle.