Page:Luzel - Contes populaires, volume 1, 1887.djvu/197

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— Oui, mais comment se procurer cette merveille, ma fille !

— L’homme qui vous a guéri vos chevaux peut aussi vous procurer le Cheval du Monde, si vous le lui ordonnez.

Le roi fit appeler Riwall, et lui dit :

— Je désire avoir le Cheval du Monde dans mes écuries, et je vous ordonne de me le procurer.

— Et comment pourrais-je vous le procurer, sire, puisque je ne suis ni magicien ni sorcier ?

— Il faut que vous me le procuriez, ou il n’y a que la mort pour vous.

Riwall s’en revint vers son cheval, la tête baissée et tout triste.

— Que vous est-il arrivé, mon maître, lui demanda le cheval, pour être si triste ?

— Hélas ! je suis perdu, car je ne pourrai jamais faire ce que me demande le roi, sous peine de mort.

— Que vous demande le roi, mon maître ?

— De lui amener le Cheval du Monde dans ses écuries.

— C’est chose difficile, mais non impossible pourtant, et, si vous faites exactement comme je vous dirai, nous pourrons, à nous deux, nous tirer de cette épreuve à notre honneur. Allez de nouveau trouver le roi et dites-lui que, pour réussir dans votre entreprise, il faut qu’il me fasse